Pascal Vaillant
M�l :
Unit� intervenant dans un contexte donn� pour compl�ter le sens d'un pr�dicat, et y jouer un r�le donn� (agent, patient, objet ...). Une unit� n'est pas un actant par nature ; elle le devient fonctionnellement dans des occurrences pr�cises.
Actualisation, par le contexte, d'un s�me qui n'est pas pr�sent � par d�finition � dans une unit� s�miotique (s�m�me) donn�e. Rastier, qui a analys� en d�tail (1987, chap. II, �3) le fonctionnement de l'aff�rence, a pu proposer cette caract�risation plus pr�cise : si les s�mes inh�rents � une unit� s�mantique donn�e sont des s�mes qui d�finissent des oppositions fondamentales entre cette unit� s�mantique et des unit�s comparables du m�me tax�me, antonymes ou parasynonymes (par exemple /domestique/ qui d�finit `chien' par opposition � `loup'), les s�mes aff�rents, au contraire, ne sont des oppositions d�finitoires que dans d'autres tax�mes - et c'est par une pr�supposition, plus ou moins g�n�ralement re�ue, qu'ils sont transf�r�s � l'unit� s�mantique en question (ainsi, dans les fables, /asservi/ qui s'applique plut�t � `chien' et /libre/ plut�t � `loup').
L'aff�rence, n'�tant pas contenue obligatoirement dans le s�m�me lui-m�me, est d�clench�e par des interpr�tants contextuels. Elle est donc la comp�tence entrant en jeu lors de l'interpr�tation des textes, et qui permet au lecteur de recevoir dans ceux-ci un sens autre que le � sens commun � implicitement contenu dans l'organisation m�me des tax�mes de la langue. Naturellement, le caract�re aff�rent d'un s�me d�pend de son �poque et du type de texte dans lequel il est utilis�.
1. Proc�d� par lequel, en comparant les textes d'un corpus, le s�miologue peut identifier les unit�s d'un syst�me de signes et leurs r�gles de combinaison. C'est l'op�ration sur laquelle se fonde toute s�miologie empirique. Les fondements th�oriques en ont �t� d�crits par Hjelmslev (1968).
2. Processus par lequel un ordinateur convenablement � inform� � sur un syst�me de signes donn� peut, � partir d'un texte de ce syst�me de signes, construire une repr�sentation symbolique formelle de son sens. Ce processus peut �tre r�alis�, selon les besoins, par diverses techniques algorithmiques.
La notion de double articulation, fondamentale pour la compr�hension du fonctionnement des langues humaines, est bien expos�e par Martinet (1960, �1-8 et �1-11 en particulier). La premi�re articulation du langage est l'articulation des textes en signes : chaque locuteur peut gr�ce � elle exprimer des id�es nouvelles en recomposant des �l�ments connus. La seconde articulation est l'articulation des signes - ou pour restreindre la d�finition aux signes minimaux, des mon�mes -, en phon�mes. Cette seconde articulation cr�e la combinatoire de la langue : elle rend possible, gr�ce � un petit nombre d'unit�s phonologiques minimales (de l'ordre de trente dans la plupart des langues humaines, � quoi s'ajoutent dans certaines langues les variations rendues possibles par deux � sept tons syllabiques), de cr�er un nombre virtuellement infini de combinaisons signifiantes. Elle � lib�re � ce faisant le signe linguistique en le rendant arbitraire : � dans une langue o�, � chaque mot, correspondrait un grognement particulier et inanalysable, rien n'emp�cherait les gens de modifier ce grognement dans le sens o� il para�trait � chacun d'entre eux qu'il est plus descriptif de l'objet d�sign� (...) � (Martinet, 1960, p. 18).
Nous avons cherch� (1999, chap. 2), � montrer que cette notion de seconde articulation pouvait se transposer � d'autres syst�mes que les langues, � condition de tenir compte du point essentiel de sa d�finition (l'�conomie reposant sur un jeu restreint d'unit�s minimales), et d'admettre que celui-ci pouvait se r�aliser par d'autres op�rations que la mise en cha�ne.
Personne cr�ant ou ayant cr�� un texte au sein d'une pratique culturelle donn�e. Sens g�n�ralis� ici � tous les utilisateurs cr�atifs de syst�mes de signes, et non pas r�serv� aux auteurs de textes de la modalit� ``langue �crite''.
Les figures d'un syst�me de signes se distinguent entre elles par la pr�sence ou l'absence de certains caract�res pertinents, qui correspondent � des r�alit�s physiques perceptibles (le voisement qui distingue le phon�me v du phon�me f [en fran�ais], la petite barre oblique qui distingue la lettre Q de la lettre O ...). Si l'on �tudie, comme l'a fait Meunier (1988), la mani�re dont ces caract�res se combinent, on constate qu'ils le font suivant des r�gles et des op�rations bien pr�cises, mais diff�rentes de la concat�nation (ou mise en syntagme) qui pr�side � l'assemblage des figures et des signes. Il est donc utile de bien distinguer le caract�re, �l�ment minimal de reconnaissance du signifiant, de la figure, segment minimal du texte, par ce que les caract�res peuvent �tre concomitants relativement � la dimension de d�roulement du texte (espace ext�rieur), alors que les figures y sont par d�finition successives.
S�me contextuel, selon Greimas (1966), qui �merge de l'ensemble d'un �nonc� au � niveau s�mantique � du langage (cf. s�miologique).
Dans la th�orie du langage de Hjelmslev, le contenu est le second terme de la fonction s�miotique : celui qui correspond au signifi� saussurien (cf. signe). Un contenu se d�finit toujours en relation avec l'expression correspondante.
Ensemble de textes utilis�s par le s�miologue pour �tablir la connaissance d'un syst�me de signes donn� (c'est-�-dire pour recenser les unit�s, les cat�gories, et les r�gles de combinaison r�gissant la formation de ces textes).
�tude de l'�volution de la langue dans le temps (dans le long terme, pas dans des intervalles de temps du m�me ordre de grandeur que ceux des �nonc�s). La linguistique diachronique s'occupe de retrouver et d'identifier, � travers plusieurs strates temporelles successives, des �l�ments du syst�me en �volution : comme de reconna�tre dans un phon�me actuel l'�volution d'un phon�me plus ancien (phonologie historique), d'�tudier la perte ou l'acquisition de temps verbaux, de types de flexion, de constructions pr�positionnelles (grammaire historique), ou de d�crire l'�volution de la valeur de certains mots (s�mantique historique).
La diachronie s'oppose � la synchronie, selon la distinction traditionnelle op�r�e par Saussure (1916, premi�re partie, chap. 3).
Vaste portion de contenu s�miotique regroupant des connaissances homog�nes (domaine de la cuisine, de la zoologie, des techniques ferroviaires ...). Le concept de domaine trouve bien entendu son utilit� dans les syst�mes de signes non-sp�cialis�s (comme la langue, ou les langages d'id�ogrammes g�n�raux comme BLISS.)
Ensemble des connaissances re�ues, connues par habitude de tous les utilisateurs d'un syst�me de signes. Elles peuvent tout en restant implicites entrer dans le processus d'interpr�tation des textes.
Si la syntaxe recouvre les op�rations d'assemblage des figures et des signes le long de l'espace ext�rieur d'un syst�me de signes, il faut un mot pour d�signer le syst�me des op�rations permettant d'assembler les caract�res � l'int�rieur des figures : c'est l'entaxe. L'entaxe pr�side par exemple � la combinaison des traits, des points et des arcs de cercle qui composent une lettre ou un id�ogramme. L'entaxe �tend son emprise sur l'espace int�rieur, la syntaxe sur l'espace ext�rieur.
L'entaxe peut comme la syntaxe jouer un r�le s�miotique, dans la mesure o� dans certains syst�mes de signes, des caract�res peuvent eux-m�me �tre signifiants (en particulier dans les syst�mes id�ographiques).
Les syst�mes s�miotiques ouverts comme les langues offrent la possibilit� d'assembler des signes pour former des textes. Ils doivent pour cela disposer d'une certaine extension sur laquelle d�ployer ces signes, et sur laquelle ces signes seront lus. Nous appelons cette extension l'espace syntagmatique, ou espace ext�rieur du syst�me de signes. Cet espace d�pend de la modalit� s�miotique : il s'agit du temps pour la langue parl�e, de la dimension de la ligne pour la langue �crite, des deux dimensions de la page pour les images, etc. Nous le nommons ici espace ext�rieur par opposition � un second espace, l'espace int�rieur des figures signifiantes, sur lequel peuvent se disposer, dans certaines modalit�s s�miotiques, des caract�res �l�mentaires de reconnaissance.
Espace d'assemblage des caract�res pour former des figures. Il se distingue de l'espace ext�rieur, qui est l'espace d'assemblage des signes pour former des textes. Ainsi, dans le cas de la langue parl�e, les caract�res (les traits phonologiques) se combinent-ils sur un espace int�rieur qui se d�ploie sur la dimension du spectre de fr�quence des sons : ces caract�res auront comme corr�lats physiques, sur cette dimension, des formants vocaliques et des enveloppes consonantiques ; les figures, au contraire (les phon�mes) se combinent sur l'espace ext�rieur qui se d�ploie sur la dimension du temps. Ou encore, dans le cas de la langue �crite, l'espace int�rieur est bidimensionnel (le dessin de la lettre se reconna�t sur le petit rectangle dans lequel elle est inscrite), alors que l'espace ext�rieur est unidimensionnel (la ligne d'�criture).
Dans la th�orie du langage de Hjelmslev, l'expression est l'un des deux termes de la fonction s�miotique : celui qui correspond au signifiant saussurien (cf. signe). Il ne se d�finit que comme terme de cette fonction, et n'a pas d'existence ind�pendante (� une expression n'est expression que parce qu'elle est l'expression d'un contenu �). D'une mani�re g�n�rale, les langages selon Hjelmslev se caract�risent par leur structure biplane : ils mettent en relation un plan de l'expression et un plan du contenu qui ne sont pas isomorphes.
Certaines unit�s s�mantiques peuvent contracter avec d'autres des relations de pr�dication, c'est-�-dire laisser compl�ter une partie de leur sens par des unit�s distinctes d'elles-m�mes par leur signifiant. Ainsi le type de proc�s appel� action pr�suppose-t-il l'intervention d'un agent1, qui peut �tre, en langue, implicite (l'allumage du r�verb�re ou on allume le r�verb�re) ou explicite (l'employ� allume le r�verb�re ou l'allumage du r�verb�re par l'employ�). Ce ph�nom�ne par lequel une unit� s�miotique se laisse compl�ter2 en cr�ant un certain nombre de relations typ�es avec d'autres unit�s, est central dans les syst�me de signes comme la langue, auxquels il permet de combiner les signifi�s - sans quoi les messages ne seraient que des collections de signes ind�pendants et isol�s. Les unit�s pr�dicatives prescrivent ainsi une partie des s�mes que doivent pr�senter leurs actants : ainsi manger attend-il un agent anim�, et un objet inanim�. Les s�mes que ces unit�s distribuent sur les r�les actanciels qu'ils pr�supposent sont appel�s s�mes extrins�ques. La nature de cette � attente � que le pr�dicat impose � ses actants est selon Hjelmslev (qui d�crit le ph�nom�ne sous le nom de catalyse : (1968, chap. 19), une interpolation de fonctifs pr�visibles par la connaissance des fonctions concern�es.
L'utilit� de la notion de s�me extrins�que est contest�e par Rastier (1987, p. 75), qui pr�tend r�duire le ph�nom�ne � une construction d'isotopie combinant des traits dits s�mantiques et des traits dits syntaxiques - ces derniers jouant le r�le du typage de la relation actancielle ; nous rencontrons cependant en pratique le besoin incontournable de typer les relations entre s�m�mes, c'est-�-dire si l'on pr�f�re, au minimum, d'�tre capable de dire quel s�me ``s�mantique'' se solidarise syst�matiquement de quel s�me ``syntaxique'' (du type /ergatif/ ou /accusatif/). La notion de s�me extrins�que appara�t donc comme un �l�ment obligatoire dans une s�miotique ayant pour but de d�crire les aspects inh�rents des relations entre s�m�mes.
Segment distinctif d'un texte, dans un syst�me de signes donn�. Les figures ne correspondent pas forc�ment � des signes, et l'unit� signifiante ne peut �merger qu'au bout de l'assemblage de plusieurs figures (c'est le cas des langues en g�n�ral). L'ensemble des figures minimales d'un syst�me de signes forme un syst�me : celui des phon�mes dans le cas de la langue parl�e, celui des graph�mes dans le cas de la langue �crite ... Ce syst�me peut lui-m�me trouver une d�composition combinatoire en �l�ments distinctifs plus � atomiques � encore que les figures : les caract�res (les traits phonologiques, par exemple, dans le cas de la langue parl�e), mais il ne s'agit plus alors de segments de texte : la figure est donc l'unit� minimale sur l'espace ext�rieur.
Selon Peirce, le fondement d'un signe est la cause de l'identification du repr�sentamen en tant que signe de son objet : l'ensemble des motifs qui font que ce repr�sentamen est reconnu comme tel, et pas comme signe d'autre chose, voire simple objet ne renvoyant � rien. Cette d�finition n'a heureusement pas souvent l'occasion d'�tre pr�cis�e plus avant.
Saussure (1916), � l'aide d'une c�l�bre analogie entre le signifiant et le signifi� linguistique d'une part, et le recto et le verso d'une feuille de papier d'autre part, faisait remarquer que � cette combinaison produit une forme, non une substance. � Hjelmslev (1968) a souhait� pousser plus avant cette distinction, en commen�ant par remarquer en particulier que rien ne prouvait que la substance de l'expression ou celle du contenu - que Saussure pr�sentait pour faire comprendre ces notions comme une � substance phonique � pure, et une � n�buleuse [de la] pens�e � - eussent une existence ind�pendante � avant � leur participation au signe. Pour Hjelmslev, la substance d'un segment d�pend exclusivement de sa forme. Elle s'en distingue cependant par ce fait essentiel qu'elle est en-dehors de la langue, alors que la forme est enti�rement en-dedans : chaque langue �tablit ses propres unit�s, au niveau de l'expression (phon�mes) ou au niveau du contenu (s�m�mes), et ce sont ces unit�s seules qui peuvent �tre manifest�es dans le discours, ind�pendamment d'une quelconque r�alit� acoustique ou psychologique.
Processus par lequel l'esprit (ou un ordinateur) passe d'une repr�sentation mentale ou conceptuelle � un texte d'un syst�me s�miotique d�fini. Le mot d�signe en g�n�ral une technique algorithmique mise en oeuvre sur un ordinateur, car la g�n�ration comme processus mental est difficile � conna�tre (bien qu'on puisse en cerner certains aspects par l'�tude des troubles du langage).
Forme famili�re reconnue en premier lieu lors d'une saisie perceptive. Les travaux de l'�cole de Gestaltpsychologie, d�s les ann�es 20, ont montr� l'importance de la reconnaissance de formes globales dans les ph�nom�nes perceptifs - reconnaissance qui prime l'analyse en constituants plus fins. Ces travaux ont �galement mis en �vidence les caract�res des formes primitives reconnues par la vision humaine, et ont pr�cis� les r�gles de � pr�gnance � de ces formes.
Le r�le des Gestalten dans la reconnaissance des objets de l'exp�rience permet de reproduire de fa�on simplifi�e les conditions de reconnaissance de ces objets lorsque l'on veut en faire une repr�sentation : ainsi peut-on faire reconna�tre un visage humain, en esquissant les contours de la t�te, de la bouche, des yeux. Ce principe est au centre du ph�nom�ne d'iconicit�.
Caract�re de la langue, selon Hjelmslev (1968).
Figure de la langue �crite.
D'une mani�re g�n�rale, se dit de tout signe visuel qui est grav�, �crit, ou imprim� sur un support fixe (gr�phein veut dire � la fois �crire et dessiner). En r�alit�, s'oppose souvent, dans le langage courant, � langue �crite (on parle de � texte accompagn� de graphiques �) ; et s'oppose de fa�on plus sp�cialis�e, chez Bertin (1967), � iconique : ce qui est graphique, c'est le diagramme, la repr�sentation continue et isomorphe d'un ensemble de param�tres chiffrables bien d�termin�s, et pas le dessin d'un cheval ou d'une usine.
Qui concerne les processus de d�tection ou d'utilisation des interpr�tants, c'est-�-dire des �l�ments de contexte, intra-textuel ou extra-textuel, permettant de donner une interpr�tation � un segment de texte. Nous parlerons par exemple de r�seau herm�neutique pour l'ensemble du contexte culturel permettant d'interpr�ter un texte (les interpr�tants � directs � faisant � leur tour appel � d'autres interpr�tants, etc. : cf. aussi Intertextualit�). Chez Rastier (1994), l'ordre herm�neutique est l'un des quatre ordres de la s�mantique des textes (avec l'ordre syntagmatique, l'ordre paradigmatique et l'ordre r�f�rentiel) : c'est celui des conditions de production et d'interpr�tation des textes. Il comprend par exemple les ph�nom�nes d'interpr�tation en fonction de la situation, que l'usage fait relever de la pragmatique.
'Eik'�n n'est � l'origine que l'un des mots grecs que l'on peut traduire par � image �. Pass� en latin et dans les langues occidentales, il n'en garde que le sens d'emprunt, celui de repr�sentation dans l'art pictural byzantin (le latin ayant son propre mot, imago, pour l'image). Peirce en refonde le sens au si�cle dernier en proposant d'appeler ic�nes les signes primaires, et plus g�n�ralement signes iconiques les signes qui renvoient � leur objet, c'est-�-dire � leur r�f�rence, par une ressemblance du signifiant avec celui-ci (se distinguant en cela des indices et des symboles). Une d�finition intuitive de l'ic�ne comme signe � similaire � � ce qu'il d�note est d'ailleurs formul�e par Morris :
Un signe est iconique dans la mesure o� il a lui-m�me les propri�t�s de ses denotata ; autrement il est non-iconique (1946, p. 23). Un signe iconique, rappelons-le, est tout signe qui est similaire par certains aspects � ce qu'il d�note. (ibid., p. 191).
La ressemblance est une notion discutable, mais en s'appuyant sur les travaux d'auteurs comme Eco (1968) ou le Groupe � (1992), on peut comprendre la sp�cificit� de l'ic�ne et la d�finir comme le texte (plut�t que le signe) d'un syst�me qui organise le sens principalement autour de Gestalten d'origine perceptive.
Unit� de seconde articulation des signes iconiques, selon Lindekens (1970).
Rapport entre un signe et un objet qu'il repr�sente, tel que le premier est per�u comme � ressemblant � d'une certaine mani�re au second. L'iconicit� est recherch�e comme un principe pouvant �ventuellement permettre la communication sans convention pr�alable (au contraire du signe linguistique, arbitraire par excellence). Voir Ic�ne.
Figure de la langue �crite qui � elle seule constitue un signe, c'est-�-dire est d�j� dot�e d'une signification (s'oppose � la lettre de l'�criture alphab�tique, qui la plupart du temps ne constitue pas un signe � elle toute seule).
1. L'image est, dans l'acception courante, une repr�sentation mat�rielle d'un �tre ou d'une chose. C'est donc un terme qui recouvre un vaste ensemble de genres, du dessin au trait � la photographie, et qui s'applique d'ailleurs aussi bien � la sculpture (tridimensionnelle). Nous utilisons ici ce mot pour d�signer les syst�mes de signes qui (a) ont un espace ext�rieur � (au moins) deux dimensions, et (b) dont les figures sont microscopiques, et non macroscopiques. Nous sugg�rons (1999, chap. 3) que ces deux �l�ments essentiels peuvent recouvrir le grand nombre de genres correspondant � l'emploi habituel du mot image, mais qu'en outre ils permettent de comprendre les caract�ristiques fondamentales qui distinguent ces genres des syst�mes de signes � combinatoires � comme la langue : le sens y na�t non pas d'un assemblage de figures d�terminant une cl� du lexique, mais de formes per�ues globalement (les Gestalten). Le distinguo persistant entre image et ic�ne se r�duit alors � une question de r�alisme.
2. Dans la s�miotique de Peirce, l'image est l'un des trois types d'ic�nes (c'est-�-dire de signes qui ressemblent � leur objet) : les images sont des qualit�s pures, et ne repr�sentent par cons�quent que des qualit�s pures. Elles s'opposent aux diagrammes, qui repr�sentent des relations par d'autres relations isomorphes, et aux m�taphores, qui repr�sentent par le truchement d'un symbole tiers, pr�sentant lui-m�me un parall�lisme avec le r�f�rent consid�r� (cf. Deledalle in [Peirce, 1978], p. 233).
Chez Peirce, l'indice se d�finit par opposition � l'ic�ne et au symbole, dont il se distingue par la nature de la relation entre le repr�sentamen et l'objet auquel il r�f�re : si l'ic�ne ressemble � son objet (similarit� brute de l'�tre), et si le symbole y renvoie en vertu d'une loi (conventionalit�), l'indice, lui, pr�sente une contigu�t� existentielle avec son objet : l'un et l'autre sont des ph�nom�nes li�s dans l'univers physique (rapport de cause � effet, de partie � tout ...). L'indice ressemble donc plus au sympt�me qu'au symbole.
1. Indice guidant le lecteur d'un texte quelconque � actualiser certains s�mes aff�rents (cf. Aff�rence) et pas d'autres, et �ventuellement m�me � virtualiser certains s�mes inh�rents. Cet indice peut relever d'une doxa g�n�rale, ou d�river plus sp�cifiquement de la situation de communication ou du contexte textuel proprement dit. Par exemple, la connaissance du meurtre perp�tr� par Rodrigue est un interpr�tant de la phrase de Chim�ne � je ne te hais point � (phrase autrement banale).
2. Selon Peirce, l'interpr�tant est le ``quelque chose'' aupr�s de quoi le repr�sentamen tient lieu d'un certain objet. Peirce laisse volontairement cette notion dans l'ombre (il ne veut pas pr�ciser s'il s'agit d'un individu, d'une pens�e, ou d'un autre signe d'une autre nature que le premier), ce qui permet aux ex�g�tes de l'interpr�ter � leur convenance.
Au sens strict, il y a intertextualit� lorsqu'un texte r�f�re � un autre texte, en le citant, en le plagiant, en y faisant allusion ; � l'intertextualit� est donc le mouvement par lequel un texte r�crit un autre texte, et l'intertexte l'ensemble des textes qu'une oeuvre r�percute � (Pi�gay-Gros, 1996, p. 7). L'�tude de l'intertextualit� se rattache ainsi classiquement � la po�tique ou � la critique litt�raire. La conception des syst�mes de signes expos�e ici autorise cependant � donner � l'intertextualit� un r�le plus large, couvrant un continuum qui va de la r�utilisation de lexies plus ou moins complexes � la copie int�grale (celle de Pierre M�nard auteur du Quichotte de Borges), en passant par l'utilisation de proverbes et de dictons, et par la composition de po�mes � partir d'extraits de proc�dures judiciaires (comme dans Testimony : The United States 1885-1915, de Reznikoff).
Laissons � ce propos la parole � Barthes : � Le texte redistribue la langue (il est le champ de cette redistribution). L'une des voies de cette d�construction-reconstruction est de permuter des textes, des lambeaux de textes qui ont exist� ou existent autour du texte consid�r�, et finalement en lui : tout texte est un intertexte ; d'autres textes sont pr�sents en lui, � des niveaux variables, sous des formes plus ou moins reconnaissables : les textes de la culture ant�rieure et ceux de la culture environnante ; tout texte est un tissu nouveau de citations r�volues. � (Barthes, 1968).
Dans cette vision, l'intertextualit� est d'une certaine mani�re le principe dynamique fondamental de toute s�miotique, celui qui permet de dire des choses neuves avec des �l�ments anciens. Chaque lecteur, confront� � un nouveau texte, convoque son propre contexte de lecture intertextuel (l'anagnose selon Thlivitis [1998]) afin de cr�er le sens. Soulignons enfin que si l'on parle le plus souvent d'intertextualit� � propos de la langue, rien n'interdit d'envisager des formes d'intertextualit� dans d'autres s�miotiques, ou transs�miotiques.
S�me caract�risant l'unit� s�miotique elle-m�me, ind�pendamment de relations s�mantiques typ�es avec des �l�ments de son contexte (le s�me intrins�que s'oppose au s�me extrins�que). Les s�mes intrins�ques n'appellent pas a priori de confirmation ou d'infirmation contextuelle.
R�currence de s�mes identifiables dans plusieurs signes du m�me texte. L'isotopie a fait l'objet d'un ouvrage (Rastier, 1987), o� il est montr� que ces occurrences multiples d'un m�me s�me constituent autant d'indices qui, se renfor�ant mutuellement, guident le lecteur vers une interpr�tation convergente. Ce processus n'est pas marginal dans la langue, mais est � la base de la facult� de lecture. Nous avons souhait� �mettre l'id�e que ce r�le de l'isotopie est encore plus fondamental dans les s�miotiques visuelles (l'auteur, 1999, chap. 3, �3.4.2).
Si le langage d�signe la facult� humaine g�n�rale de construire des messages en assemblant des signes, la langue, elle, est un syst�me particulier prescrivant les mots et leurs r�gles d'assemblage. On parle d'ailleurs toujours du langage, mais des langues3.
La langue, selon la conception moderne introduite par Saussure, est donc une institution sociale. Elle constitue un syst�me qui s'impose � ceux qui la parlent : chaque langue d�finit les signifiants qui doivent �tre employ�s pour �tre identifi�s comme �l�ments de ce syst�me, les signifi�s avec leur valeur par rapport aux autres, les r�gles de composition des mots et des syntagmes entre eux ... et si l'on sait que toutes les langues �voluent, tous ces �l�ments du syst�me sont n�anmoins prescrits, � une �poque donn�e (en synchronie) � celui qui veut s'en servir. La langue, comme syst�me, s'oppose ainsi � la parole, qui est l'usage, toujours individuel, qui en est fait.
Afin de pouvoir g�n�raliser l'opposition saussurienne entre langue et parole � des modalit�s non-linguistiques, nous substituons � ces termes les notions de s�miotique g�n�rale de syst�me de signes et de textes. Et nous d�finissons alors plus pr�cis�ment la langue comme un syst�me de signes � double articulation, � espace syntagmatique ext�rieur unidimensionnel. Ces propri�t�s d�finitoires permettent � la langue d'exprimer avec une grande �conomie de moyens tous les sens concevables (cf. dans ce glossaire, article Articulation), de faire porter n'importe quel pr�dicat sur n'importe quel sujet, c'est-�-dire de manipuler le sens � volont�. Le terme langue est habituellement r�serv� aux syst�mes de signes verbaux, traditionnellement appel�s langage articul�, mais il nous semble tout � fait l�gitime de l'appliquer �galement aux autres syst�mes de signes pr�sentant les m�mes propri�t�s, en particulier la langue des signes.
Personne percevant et interp�tant un texte cr�� par un auteur. Sens g�n�ralis� ici � toutes les personnes confront�es � un ensemble de signes ou de messages de nature quelconque, et recourant � leur connaissance d'un certain syst�me de signes pour le comprendre, et non pas r�serv� aux lecteurs de textes de la modalit� ``langue �crite''.
Espace op�ratoire sur lequel les unit�s de seconde articulation d'un syst�me de signes se combinent pour donner les premi�res unit�s signifiantes. Il se confond, dans le cas de la langue, avec l'espace ext�rieur (les figures sont les unit�s de seconde articulation, et l'op�ration de concat�nation, par laquelle elles s'assemblent pour donner des signes, est encore celle qui est mise en oeuvre pour assembler les signes en syntagmes). Il peut exister en revanche des syst�mes de signes o� le lieu de seconde articulation est l'espace int�rieur. Ainsi les syst�mes id�ographiques, o� les figures (les id�ogrammes), ins�cables sur l'espace ext�rieur, peuvent encore se laisser d�composer sur l'espace int�rieur.
Caract�ristique d'une classe de syst�mes de signes utilisant le m�me canal sensoriel, mais poss�dant �galement en commun l'espace ext�rieur (espace syntagmatique), l'espace int�rieur (espace o� se constituent les figures), et le lieu de seconde articulation (lieu des assemblages de caract�res ou de figures dans lesquels �merge le sens). On peut ainsi consid�rer que les diff�rentes langues orales rel�vent de la m�me modalit�, mais naturellement pas les langues orales et les langues �crites ; que les diff�rentes langues �crites avec des syst�mes alphab�tiques rel�vent de la m�me modalit�, et que les langues �crites avec des id�ogrammes en rel�vent d'une autre. Dans le domaine de l'image, on peut �galement distinguer le croquis dessin� au trait (o� les figures sont des lignes, des points, des courbes g�om�triques) de l'image photographique, par exemple, o� les figures sont des grains d'�gale dimension variant par leur intensit� lumineuse et leur couleur.
Un syst�me de signes peut �galement comporter des �l�ments relevant de modalit�s distinctes (comme le texte illustr� de dessins ou de tableaux, par exemple). Il rel�ve alors lui-m�me d'une modalit� complexe, et l'on parle, pour les modalit�s des �l�ments h�t�rog�nes contenus dans le texte de ce syst�me de signes complexe, de modalit�s subordonn�es. Une modalit� qui n'est pas complexe est une modalit� �l�mentaire.
Signe minimal de la langue, selon Martinet (1960). On peut �galement les appeler des morph�mes, bien que ce terme soit r�serv� par certains auteurs aux segments dits � grammaticaux �.
Un syst�me de signes multimodal est un syst�me dont les figures s'articulent en caract�res relevant eux-m�mes de modalit�s diff�rentes. Ces caract�res, isol�s, peuvent constituer de v�ritables textes dans une modalit� subordonn�e (ainsi les textes pr�sents dans les bulles de la bande dessin�e, qui sont des caract�res � l'�chelle de la B.D., mais des textes � l'�chelle linguistique).
Dans la terminologie de Peirce, l'objet d'un signe est sa r�f�rence, donc l'objet ou l'�tat du monde r�el dont il tient lieu.
Si les signes de la langue se combinent en syntagmes sur le plan de l'expression, c'est-�-dire dans ce que Saussure (1916, 2�me partie, chap. V et VI) appelle l'axe syntagmatique, et si ces combinaisons sont identifiables en tant que telles, c'est parce que chacun des �l�ments de l'axe syntagmatique prend place dans une classe d'�l�ments qui pourraient virtuellement se substituer � lui : un paradigme. Ainsi, pour reprendre l'exemple de Saussure, si les morph�mes d�- et -faire sont identifiables s�par�ment dans d�faire, c'est gr�ce � l'existence d'autres formes contenant l'un des deux sans l'autre, comme d�coller ou d�coudre d'une part, comme faire, refaire ou contrefaire d'autre part. La dimension paradigmatique du langage, celle donc o� se d�ploient les paradigmes, s'oppose � la dimension syntagmatique en ce qu'elle n'est pas actualis�e dans le proc�s de la parole : les deux dimensions sont orthogonales, et un paradigme n'est classiquement projet� dans un texte qu'en une position pr�cise et par un seul de ses �l�ments - sauf dans une figure comme l'�num�ration. L'opposition syntagmatique/paradigmatique s'est impos�e depuis Saussure dans toutes les conceptions structurales de la langue, et son pouvoir explicatif s'�tend � plusieurs niveaux : phonologique, syntaxique, s�mantique. En s�mantique, la dimension paradigmatique a une importance particuli�re puisque c'est sur elle que se d�finit la valeur de chaque signe, par opposition avec ses parasynonymes, ses antonymes ...
Rastier (1994) sugg�re que l'ensemble des ph�nom�nes s�mantiques peut �tre d�crit sur quatre ordres : syntagmatique, paradigmatique, r�f�rentiel et herm�neutique.
Selon Saussure (1916, Introduction, chap. III), la parole est l'acte individuel du sujet parlant, qui utilise le code de la langue pour manifester une pens�e au moyen de m�canismes psycho-physiques. En synchronie, la parole est sujette � la langue, car aucun locuteur ne peut se permettre d'ignorer les lois de celle-ci (autrement il ne se ferait pas comprendre). En diachronie en revanche, la parole conditionne la langue : ce sont en effet les accumulations d'innovations individuelles, n�es dans la parole et basculant � la longue dans l'usage commun, qui font �voluer le syst�me entier. C'est ce qui permet � Saussure de d�finir la langue comme � un tr�sor d�pos� par la pratique de la parole dans les sujets appartenant � une m�me communaut�, un syst�me grammatical existant virtuellement dans chaque cerveau, ou plus exactement dans les cerveaux d'un ensemble d'individus ; car la langue n'est compl�te dans aucun, elle n'existe parfaitement que dans la masse. � (ibid.)
Une difficult� de l'extension de cette interd�pendance si caract�ristique entre langue et parole � la s�miologie est, comme l'a justement soulign� Barthes (1985, �I.2.6), li�e au fait que dans beaucoup de syst�mes de signes non-linguistiques, il n'y a pas v�ritablement de masse parlante homog�ne, mais plut�t une masse r�ceptrice, uniquement passive, d'un c�t�, et un groupe cr�ateur et normalisateur, plus ou moins �litiste, de l'autre. Cette difficult� se retrouve tr�s exactement dans les langages d'ic�nes qui sont notre objet d'�tude (l'auteur, 1999, chap. 5).
Figure de la langue parl�e. Suivant la d�finition aussi concise que compl�te de Ducrot & Todorov :
Un phon�me est un segment phonique qui : (a) a une fonction distinctive, (b) est impossible � d�composer en une succession de segments dont chacun poss�de une telle fonction, (c) n'est d�fini que par les caract�res qui, en lui, ont valeur distinctive, caract�res que les phonologues appellent pertinents [...] (1972, p. 221)
Le point (a) exprime le fait que le phon�me est une figure, au sens de notre d�finition. Le (b) exprime le fait qu'il s'agit de la figure minimale. Le (c) exprime le fait que les phon�mes d'une langue forment syst�me, et que seules les oppositions syst�miques d�finissent la fronti�re entre un phon�me et un autre, au m�pris des variantes libres ou contextuelles.
Id�ogramme iconique, c'est-�-dire figure signifiante d'un syst�me d'�criture qui repr�sente graphiquement l'objet auquel elle renvoie.
Unit� dont le sens doit normalement �tre compl�t� par d'autres unit�s pr�sentes dans le contexte, appel�es actants - Chaque actant jouant un r�le d�termin� par rapport au pr�dicat. Une unit� est pr�dicative par nature.
La r�f�rence d'un mot, d'un syntagme est l'�tre ou l'�tat de choses que veut �voquer ce mot ou ce syntagme. Cette nuance doit sa formulation moderne � Frege (1892) (qui a distingu� le sens [Sinn] de la r�f�rence ou d�notation [Bedeutung]).
La r�f�rence pose le probl�me de l'ancrage de la langue � la r�alit�, et plus g�n�ralement le probl�me du r�alisme : c'est ainsi que la question de la calvitie du pr�sent roi de France pr�occupe exag�r�ment les s�manticiens qui veulent fonder le sens sur une th�orie de la r�f�rence, en cherchant les � conditions de d�notation � de chaque mot. Eco, reprenant d'ailleurs cette question, r�pond � une int�ressante objection (formul�e int�rieurement, ou par un interlocuteur rest� anonyme) en disant que s'il d�signait par � voici le roi de France � le pr�sident de la r�publique fran�aise, il ne ferait pas autrement que s'il montrait un chien en disant � ceci est un chat �. Les articles de journaux fran�ais attestent pourtant au contraire que � le roi de France � peut parfois effectivement r�f�rer au pr�sident de la r�publique et �tre compris ainsi ; alors que pour d'autres personnes en d'autres contextes (il existe encore des royalistes sinc�res), la m�me expression peut faire r�f�rence � un h�ritier de l'ancienne dynastie cap�tienne. Il semble en r�alit� que la t�che de ramener tous les sens � une fonction r�f�rentielle soit in�puisable.
Notons donc pour notre part les axiomes suivants : (a) un signe peut r�f�rer (� un objet r�el ou pens�), et cette possibilit� est capitale car elle fait de la langue autre chose qu'un simple jeu : c'est gr�ce � elle que � le langage sort de lui-m�me ; la r�f�rence marque la transcendance du langage � lui-m�me � (Ricoeur, 1975, p. 97) ; mais (b) un signe ne doit pas forc�ment r�f�rer ; et surtout (c) la r�f�rence n'est pas le sens ; le sens est descriptible par la s�mantique du syst�me s�miotique utilis�, la r�f�rence est une question extra-s�miotique dont on peut discuter par ailleurs. Et pour ce qui est du sens, il existe une diff�rence entre � Je suis un vieux boudoir plein de roses fan�es � et � Je me sens vieux et plut�t fatigu� �4.
Les textes de n'importe quel syst�me de signes ont la possibilit� de � renvoyer � � quelque chose, de � faire penser � � quelque chose ... bref de d�crire certains exp�riences de pens�e ou de perception : le langage est m�me a priori fait pour cela. Les mani�res de rendre compte de cette r�alit� divergent, allant de l'objectivisme dogmatique de Fodor (1975), pour qui les unit�s du langage de la pens�e, traduction c�r�brale interne des langues, � pointent � directement par une relation biunivoque vers des objets du Monde R�el, � l'agnosticisme de Rastier (1991, chap. VIII ; 1994), pour qui les repr�sentations induites par la langue ne sont pour ainsi dire que des �piph�nom�nes de la lecture. Il faut bien en tout cas admettre la r�alit� de cette propri�t� d'�vocation, si l'on consid�re, comme nous le faisons, que la langue manipule et structure une substance de contenu qu'elle partage avec d'autres cat�gories d'exp�rience5. Suivant Rastier (1994), nous appelons ordre r�f�rentiel cet ordre de description des rapports entre les signes d'un texte et d'autres types d'exp�rience perceptive ou mentale (Rastier distingue trois autres ordres de description des signifi�s : l'ordre syntagmatique, l'ordre paradigmatique et l'ordre herm�neutique). Voir R�f�rence.
Signifiant, dans la terminologie de Peirce (objet qui tient lieu d'un autre objet).
1. Objet (mat�riel) dont la fonction est de faire penser � un autre objet, le plus souvent en en imitant les proportions les plus visibles (exemples : le dessin du boeuf, la maquette en pl�tre du Colis�e, la tour Eiffel miniature en plastique, la statue �questre de Bonaparte ...) ; autrement dit, signifiant iconique.
2. En psychologie cognitive, � objet � mental correspondant � un objet du monde ext�rieur, et manipul� par la conscience dans toutes les t�ches impliquant l'�vocation de cet objet. La repr�sentation mentale a un statut d'hypoth�se de travail en psychologie (certaines �coles psychologiques s'en sont pass�es ou s'en passent fort bien), mais elle est centrale dans toutes les r�flexions sur la nature symbolique de la pens�e humaine. Vient en outre la question de sa possible iconicit� ; cette intuition d'une sorte de � miniature mentale � trouve une certaine justification dans des r�sultats d'exp�rience, qui tendent � montrer que certaines op�rations se d�roulent en effet en relation avec des proportions de l'objet �voqu�.
La s�mantique est l'�tude du sens des langages. C'est un mot extr�mement g�n�ral puisqu'il peut s'appliquer aussi bien � des syst�mes formels (comme dans la th�orie des mod�les de Tarski) qu'� des langues humaines. En tant que science de la langue, la s�mantique s'oppose � horizontalement � � la phonologie et � la grammaire, qui �tudient d'autres aspects de la langue (� savoir respectivement le syst�me de ses sons, et le syst�me de classification et de combinaison entre elles de ses unit�s lexicales)6. En tant que science du sens, elle s'oppose � verticalement � � la s�miotique ; mais la distinction est ici bien moins claire. Telle que con�ue par Saussure (1916), la s�miologie est en effet une science de tous les signes � [de] la vie sociale �, et doit donc englober la s�mantique de la langue. Dans les travaux de l'�cole de Paris au contraire, la s�miotique semble bien n'�tre une extension, voire une sp�cialisation, de la s�mantique. Nous faisons ici du terme s�mantique un usage qui d�signe une discipline descriptive des sens d'un langage donn� - et qui � ce titre peut donc aussi bien s'appliquer � une image qu'� un texte linguistique -, et nous concevons donc la s�mantique comme subordonn�e � la s�miotique, la premi�re discipline �tant plut�t technique et la seconde plut�t th�orique.
1. Chez Buyssens (1943), le s�me est le mod�le immanent de l'acte de communication - c'est donc le texte, mais le texte-type, qui s'oppose au texte-occurrence (que Buyssens appelle acte s�mique).
2. Chez Pottier et les auteurs fran�ais post�rieurs, le s�me est l'atome de signification, le trait s�mantique qui permet de d�finir une opposition �l�mentaire entre deux signifi�s semblables par tout le reste. La � contenance � exacte de cet atome n'est bien s�r pas r�guli�rement d�termin�e par une sorte de granularit� naturelle � la substance du contenu, mais d�pend enti�rement de la forme donn�e � celle-ci par le syst�me de signes utilis�.
La th�orie g�n�rale des signes a �t� baptis�e s�miologie par Saussure, ou plus pr�s de nous par Buyssens, Mounin, Barthes, et m�me encore par Eco en 68, avant que l'usage n'ent�rine la collision de ce terme avec celui de s�miotique, d'origine anglo-saxonne7 (Locke, Peirce) (cf. Rastier [1997], annexe). Aujourd'hui, le second terme pr�domine dans ce sens. Il fallait donc que le premier se cantonne dans un sens plus sp�cialis� ; ce fut celui de la description sp�cifique de syst�mes de signes particuliers (cf. Joly [1994], pp. 16--18). Comme le fait d'ailleurs remarquer Eco (1968), cet emploi est d�j� contenu dans celui, plus pr�cis, de Hjelmslev, pour qui une s�miologie est une s�miotique dont le plan du contenu est lui-m�me une s�miotique. Cette distinction est d'une certaine mani�re refl�t�e ici. D'une d�marche plus consciente, nous avons voulu, dans l'expression � syst�me s�miologique � par exemple, introduire entre s�miotique et s�miologique la m�me nuance que celle qui existe entre phon�tique et phonologique (on aurait dit en anglais ``semiomics'', suivant la distinction `etic'/`emic' ch�re � Eco) : une nuance entre la science de la substance et celle de la forme.
1. Relatif � une s�miologie (cf. ci-dessus). 2. niveau s�miologique (chez Greimas, 1966) : niveau inf�rieur de l'univers signifiant des langues - celui des s�mes intervenant dans les figures nucl�aires -, il s'oppose au niveau s�mantique, celui des class�mes (ou s�mes contextuels). Les � cat�gories s�miologiques � repr�sentent pour Greimas � la contribution du monde ext�rieur � la naissance du sens �.
Th�orie des signes en g�n�ral, la s�miotique a des ambitions totalitaires que n'a pas la s�mantique linguistique. Pour Peirce, tout ce qui est mental est s�miotique, donc la s�miotique englobe la description de toute exp�rience. Or c'est encore � Peirce que se r�f�rent les auteurs les plus lus dans le domaine de la s�miotique g�n�rale (Sebeok, Eco) : la s�miotique est donc pour eux une ph�nom�nologie (voir � ce sujet Rastier[1990]) qui doit englober par exemple les indices (signes naturels). On rencontre des conceptions plus sp�cialis�es, comme celle de Prieto et de Mounin, pour qui la s�miotique a justement pour int�r�t de se consacrer � des syst�mes de communication non-linguistiques, ou au contraire celle de Greimas, pour qui la s�miotique permet � la linguistique de d�passer les questions strictement grammaticales et d'aborder les structures s�mantiques qui transcendent le linguistique (qu'on trouve dans l'analyse du r�cit, du mythe, du po�me ... [Greimas, 1970, 1983]). Dans la lign�e de Saussure et de Hjelmslev, nous nous int�ressons ici � la possibilit� d'�tendre les projets de la linguistique � d'autres syst�mes de signes.
1. Relatif � la s�miotique (cf. ci-dessus). 2. fonction s�miotique (chez Hjelmslev [1968]) : relation entre un segment du plan de l'expression (signifiant) et un segment du plan du contenu (signifi�).
Le sens d'un texte est, dans la perspective de son auteur, l'intention guidant la composition de ce texte, et, dans la perspective de son lecteur, le contenu d�gag� de ce texte par une interpr�tation.
Il est con�u comme parfaitement possible que le sens, d�fini de cette mani�re, puisse �tre multiple ; que l'interpr�tation faite par un lecteur donne un sens qui ne co�ncide pas forc�ment avec celui donn� par l'interpr�tation d'un autre lecteur, et que ces deux-l� ne co�ncident encore pas toujours avec l'intention de l'auteur. Cette conception n'est pas si naturelle, elle est une conqu�te de travaux linguistiques r�cents : Rastier (1987, en particulier chap. VIII), souligne que les philosophies du langage, depuis l'antiquit�, n'admettent la possibilit� de double lecture qu'en postulant un sens premier et un sens d�riv� (all�gorique, figur�). La th�orie du sens d�riv� restait de toute fa�on con�ue pour des cas particuliers, marginaux, et toute l'�cole de linguistique logique, par exemple, consacre encore ses efforts � ramener le sens � la r�f�rence, c'est-�-dire � une substance objective, extra-linguistique, qui serait le seul v�ritable objet du langage. Le sens s'oppose pourtant � la r�f�rence en ce qu'il est un objet linguistique, qui ne se confond pas avec sa d�notation : le flic et le policier, le ma�tre d'Alexandre et l'�l�ve de Platon, n'ont pas la m�me valeur, m�me s'ils peuvent d�signer la m�me personne.
Du point de vue s�miotique, le sens, objet vivant, donn� � un proc�s, s'oppose � la signification, statique, immanente, et contenue dans le syst�me : le texte a un sens, mais les mots, dans le dictionnaire, n'ont qu'une signification. Ici deux conceptions s'opposent : on peut consid�rer que l'usage de la langue ne permet que d'additionner des significations, et consid�rer le sens comme une construction donn�e en plus, dans un contexte donn� (on confie alors � une discipline annexe, la pragmatique, le r�le de d�crire les faits de contexte qui expliquent les anaphores, les allusions, les d�sambigu�sations ...) ; ou consid�rer que le sens est donn� en premier, qu'il est le v�ritable objet de la s�miotique, celui qui peut s'apprendre, se comprendre et se transmettre, et donner � la signification un r�le second, explicatif et analytique, celui de description et d'inventaire de ce qui est commun aux diff�rents sens que peut prendre un mot donn� dans diff�rents contextes. Cette seconde conception est naturellement adopt�e par ceux qui consid�rent que le texte est l'objet premier de la linguistique (Rastier) - ou, ici, de la s�miotique.
1. Signe isol� (ou plus rigoureusement texte ind�composable, et donc r�duit � un seul signe) dont l'interpr�tation possible est par cons�quent rigoureusement limit�e : le signal est absent ou pr�sent, il a �t� per�u ou il ne l'a pas �t�, et ses possibilit�s de signifier en sont r�duites d'autant. On parle ainsi de signaux pour les signes dont la fonction est r�duite � d�clencher une r�action comportementale.
2. Mat�riau physique de la th�orie de l'information - qui n'a aucune composante s�mantique. Ainsi les vibrations de l'air convoyant la parole restent-elles du � signal � tant qu'elles n'ont pas �t� � reconnues �.
Unit� s�miotique. Une abondante litt�rature est consacr�e � cette notion dont on h�site � dire qu'elle constitue un concept tant il en a �t� propos� de d�finitions diff�rentes (une tentative de synth�se unitaire est esquiss�e par Eco [1988]). Saussure a introduit en linguistique l'id�e f�conde d'une unit� d�finie par ce qu'elle met en relation deux termes (n'existant eux-m�mes qu'en cette association) : un signifiant, � image acoustique �, et un signifi�, � concept �. Nous reprenons � notre compte (1999, chap 2) la d�finition analytique de Hjelmslev, qui appelle signe toute unit� porteuse d'un sens, qu'elle soit simple ou complexe (i.e. les phrases sont des signes autant que les mots), mais consid�r�e toujours comme partie d'un texte.
La signification est l'�l�ment de contenu qu'apporte un signe donn� aux textes auquel il participe. C'est une abstraction linguistique, puisque le seul contenu s�mantique donn� r�ellement est le sens des textes. Cette abstraction trouve son int�r�t dans la pratique lexicographique, c'est-�-dire l'enseignement (s�masiologique) d'usages codifi�s en langue.
Pour Saussure, la substance acoustique des signifiants ou la substance psychologique des signifi�s s'oppose � la forme cr��e par leur association dans le signe linguistique. Hjelmslev, reprenant cette distinction, rejette l'id�e d'une ant�riorit� logique ou chronologique de la substance ; il met en revanche en avant le caract�re extra-linguistique de celle-ci, qui permet par exemple la comparaison entre langues. Ainsi, les substances de l'expression, ou respectivement du contenu, de deux �nonc�s en deux langues diff�rentes sont-elles sinon identiques, du moins comparables. Vouloir comparer les formes, en revanche, n'a aucun sens puisque les syst�mes des formes sont internes aux langues (Hjelmslev, 1968, chap. 13). C'est donc la notion de substance qui fonde toute transs�miotique.
Espace de la perception, support ph�nom�nologique des manifestations s�miotiques. Exemple : l'ou�e permet de percevoir les ph�nom�nes physiques qui, �tal�s sur la dimension du temps, sont reconnus comme des phon�mes de la langue orale ; la vue permet de percevoir les traces d'encre qui sont reconnues comme des graph�mes de la langue �crite. Le substrat sensoriel ne se confond pas avec la modalit� s�miotique : la vue permet par exemple de percevoir aussi bien les lignes d'�criture que les dessins et les sch�mas, qui ne rel�vent pourtant pas de la m�me modalit�.
1. Dans l'usage habituel en Europe, le symbole est l'usage d'une unit� signifi�e pour faire penser � une autre unit� signifi�e (l'exemple canonique en est la balance pour faire penser � la justice). En ce sens, le symbole n'est pas un signe, puisque les deux termes qu'il met en relation sont de m�me substance, alors que le signe met en relation une unit� d'expression et une unit� de contenu qui ne sont absolument pas du m�me ordre. Hjelmslev le souligne justement pour d�finir par contraste le signe : les syst�mes de symboles sont interpr�tables (puisqu'ils renvoient � quelque chose), mais ne sont pas biplans (Hjelmslev, 1968, ch. 12). Leur interpr�tation leur est plaqu�e de l'ext�rieur, elle ne rel�ve pas directement de la fonction s�miotique ; en effet le symbole ne cr�e pas de relation n�cessaire entre ses deux termes, qui existent aussi ind�pendamment l'un de l'autre (au contraire de l'expression et du contenu linguistique)8. Barthes (1985) r�sume ces caract�res en disant que � dans le symbole, la repr�sentation est analogique et inad�quate (le christianisme ``d�borde'' la croix), face au signe, dans lequel la relation est immotiv�e et exacte (pas d'analogie entre le mot boeuf et l'image boeuf, qui est parfaitement recouverte par son relatum). �.
2. Chez Peirce au contraire, le symbole est une cat�gorie de signes, qui se diff�rencie des cat�gories de l'ic�ne et de l'indice en ce qu'elle regroupe les signes conventionnels, qui �voquent leur objet en vertu d'une loi.
�tude d'un �tat instantan� de la langue, ind�pendamment de ses �tats ant�rieurs. D'apr�s Saussure (1916, premi�re partie, chap. 3), on peut �tudier le syst�me de la langue � un instant donn� comme un tout coh�rent, sans en conna�tre l'histoire (de la m�me fa�on qu'un joueur d'�checs peut �valuer l'int�r�t d'une configuration de jeu sans rien savoir de la partie qui y a men�). La linguistique synchronique s'oppose � la linguistique diachronique ou historique.
Tout syst�me de signes poss�dant une premi�re articulation, c'est-�-dire la possibilit� de combiner des signes pour cr�er un nouveau texte, doit le faire en d�ployant ses signes sur un certain espace et selon certaines r�gles. Cet espace de d�ploiement des signes peut �tre � une dimension, comme dans le cas de la langue, ou � deux dimensions, comme dans le cas de l'image. C'est l'espace d'agencement des syntagmes : l'espace syntagmatique. Selon Saussure (1916, 2�me partie, chap. V et VI), les signes linguistiques s'interd�finissent dans une organisation subtile de l'axe syntagmatique et de l'axe associatif (qui sera appel� plus tard � axe paradigmatique �).
Assemblage de signes (sun-tag-ma : [ce qui est] rang� ensemble), dispos�s sur l'espace ext�rieur du syst�me utilis�, selon une certaine r�gle prescrite par ce syst�me, et formant une unit� plus complexe. Le syntagme est lui-m�me encore un signe - c'est-�-dire qu'il entre dans une fonction s�miotique, et qu'il est le segment d'un texte auquel il apporte une part de sens - mais un signe complexe, d�composable en signes plus petits.
Dans une perspective g�n�rative, la syntaxe est l'ensemble des proc�d�s permettant d'assembler des signes en signes plus complexes (les syntagmes), en les disposant selon certaines r�gles sur l'espace ext�rieur du syst�me utilis�. Dans une perspective interpr�tative, la syntaxe est l'ensemble des indices apport�s au sens des unit�s par leur forme et leur agencement ext�rieur : gr�ce aux indices syntaxiques, nous comprenons Pierre bat Paul et Paul bat Pierre comme deux signifi�s diff�rents.
Syst�me gouvernant la production d'un ensemble infini de textes sur le mod�le d'un ensemble de textes existant. Les segments de textes existant qui sont d�coup�s et r�utilis�s dans d'autres textes sont des signes. Chaque signe porte un �l�ment de sens que l'on peut ainsi r�actualiser dans autant de contextes diff�rents. Le syst�me de signes fournit les r�gles permettant d'identifier et d'isoler les signes dans les textes, les r�gles permettant de les composer et de les d�composer. Il n'existe que de fa�on immanente, les textes seuls �tant actualis�s : les textes sont des proc�s, non le syst�me. Les langues humaines constituent par exemple autant de syst�mes de signes.
Ensemble restreint de signes s'interd�finissant par des oppositions minimales. Le tax�me reste en g�n�ral de l'ordre de l'immanence, puisque chaque signe pr�sent dans un texte a justement �t� choisi de pr�f�rence � tous les autres membres du m�me tax�me - qui auraient pu �ventuellement se trouver � la m�me place.
Ce terme courant �voque surtout l'usage de la langue �crite. Il est employ� ici dans le sens plus g�n�ral de manifestation d'un syst�me s�miotique, donn� et per�u comme une unit� compl�te d'interpr�tation. Les unit�s s�miotiques plus petites (les signes) ne constituent pas une totalit� et n'ont pas de sens en elles-m�mes (elles ont un sens, mais celui-ci n'est d�fini que dans le contexte du texte ; en elles-m�mes, elles n'ont qu'une signification). Le texte est le point de d�part et le point d'arriv�e de la description s�miotique. Nous suivons ici Rastier (1994) : � Les textes sont l'objet de la linguistique �.
L'utilit� des syst�mes de signes � double articulation est de permettre la construction de tous ses signes par combinaison d'un nombre r�duit d'unit�s discriminantes dont la fonction n'est plus de porter du sens, mais seulement de permettre la reconnaissance du signifiant9. Nous nommons unit�s de seconde articulation les �l�ments de cet ensemble restreint.
Dans le cas de la langue parl�e, ces unit�s s'identifient avec les figures (en l'occurrence les phon�mes). Mais nous pr�f�rons ici maintenir cette notion d'unit� de seconde articulation distincte de la notion de figure. Nous souhaitons en effet pouvoir d�finir la figure comme le segment minimal de l'espace ext�rieur d'un syst�me de signes ; or dans certains syst�mes de signes (comme les syst�mes id�ographiques � purs �), les figures peuvent encore �tre en nombre non-fini, et �tre malgr� tout elles-m�mes des combinaisons d'unit�s plus petites en nombre fini : des combinaisons de caract�res, r�alis�es sur le plan de l'entaxe, et non sur celui de la syntaxe.
Saussure (1916, chap. IV, �2) a introduit l'id�e que la langue � d�coupait � d'une mani�re ou d'une autre la substance du contenu en lui imposant sa forme ; ainsi l'ensemble du contenu se trouve-t-il toujours partag� entre les vocables existant, quel que soit le nombre de ceux-ci et quelle que soit leur r�partition exacte10. Les contenus des mots de la langue se d�finissent donc les uns par rapport aux autres. Cette inter-d�finition, interne � la langue, d�termine ce que Saussure appelle la valeur de comparaison des signes linguistiques, c'est-�-dire leur position dans le syst�me concr�tis� par tous les signes voisins. La notion de valeur de comparaison, ou plus simplement valeur, est fondatrice dans tous les travaux de s�mantique structurale, o� l'on s'int�resse au syst�me de signes consid�r� en tant que tout coh�rent, et non pas dans les relations qu'il entretient avec une r�alit� extra-s�miotique. C'est cette valeur que l'on d�compose et que l'on exprime en s�mes chez Pottier et ses successeurs.
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